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Bloc-notes |
cliquer sur la « vignette
photo » pour accéder à l'album
photos correspondant. Bonne
visite. |
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La
route des plantations |
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En général
« la route des plantations » désigne la
route qui part de la Nouvelle Orléans, borde
le Mississipi et rejoint Bâton Rouge, le
long de laquelle se trouvaient plus de 400
plantations de coton et de canne à sucre.
La proximité du fleuve Mississippi
favorisait l’irrigation et le transport.
Huit sont toujours debout, elles ont été
pour la plupart restaurées, et
parfaitement mises en valeur, retrouvant
ainsi leur cachet d’origine. Ouvertes au
public, elles permettent de découvrir la culture
et l'histoire de la Louisiane au temps de
l'esclavage. |
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Juste le
temps d'un plongeon au XVIIIe siècle. En
cette époque, la Louisiane vit ses terres se
couvrir de champs de coton et de somptueuses
demeures.
Si les robes
à crinoline ont depuis disparu, les
plantations, elles, sont toujours là. A
l'ombre de leurs chênes et de leurs
magnolias, derrière leur belle façade d'un
blanc immaculé et leur fronton à colonnes,
dans le silence de leur galerie en bois,
elles racontent leur épopée.
J’ai
volontairement décidé de poursuivre ce
magnifique parcours jusqu’à Saint
Francisville et Natchez.
Le terme
« plantation » désigne la propriété, ses
cultures et l’habitation principale. La
plupart ont été complètement restaurées et
ont retrouvé leurs couleurs d'antan. |
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Parfois
transformées en Bed & Breakfast ou en
hôtels, elles appartiennent maintenant à des
hommes d'affaires, à des sociétés ou à des
associations qui se chargent de les
conserver. Mais leurs domaines de cannes à
sucre ou de coton ont aujourd'hui disparu. |
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San Francisco
Plantation |
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On suppose
que cette appellation provient du patois
français sans fruscins, signifiant « sans un
sou en poche », du fait du coût élevé de sa
construction, avant de devenir « San
Francisco ». L’histoire de la plantation
remonte aux environs de 1820 et la
construction fut achevée en 1856 par Edmond
Bozonier Marmillion.
Cette maison
fait partie des plus originales de l’époque.
Elle est en briques au niveau du
rez-de-chaussée et « briquetée entre poteaux
» au premier étage. La maison est ornée de
galeries, dans le vieux style créole. Les
meubles ne sont pas d’origine mais reflètent
bien le style de vie du milieu du XIXème
siècle.
La visite du parc est libre
et il ne faut absolument pas manquer
les deux cabanes où logeaient les esclaves
chargés du service de la maison. La
comparaison est sans appel, le dénuement
total face au luxe ostentatoire de la
maison. |
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La visite
guidée, conduite par une charmante mamie en
tenue d'époque, comprend exclusivement
l'intérieur de la bâtisse et occulte
totalement la vie des esclaves sur la
plantation. Et les questions sur le sujet
reçoivent des réponses évasives... |
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Laura plantation |
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Construite
en 1805 par un esclave sénégalais sur le
modèle des maisons africaines pour un
français originaire de Caen, elle fut une
plantation de canne à sucre pendant plus de
180 années puis abandonnée et laissée en
ruines.
Elle fut
ouverte au public en 1994 pour récolter des
fonds et permettre sa restauration. Mais, en
août 2004, un incendie a détruit la
quasi-totalité de l'habitation et de son
mobilier. Qu'à cela ne tienne ! La
plantation a survécu à la guerre de
Sécession, aux cyclones et à l'abandon...
elle peut renaître de ses cendres ! Et elle
fut reconstruite.
On suit pas
à pas les traces de la famille Locoul à
partir des mémoires de
l'arrière-petite-fille du fondateur de la
plantation, Laura qui dirigera la plantation
pendant de nombreuses années, avant de
tourner le dos à son passé de créole et
d'adopter un nouveau mode de vie plus à
l’américaine. |
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La visite
est entièrement guidée, on attend le début
du tour dans un petit enclos derrière le
magasin et quand c'est fini, c'est fini ! il
ne reste plus qu'a passer au tiroir caisse
ou déguerpir...
Par contre la visite est
réalisée par des guides très professionnels,
ce qui en fait un moment particulièrement
intéressant et enrichissant, de plus c'est
un des rares endroits où il est abordé sans
détours la question de l'esclavage. Les
conditions de vie des esclaves, leurs rôles,
le code noir... rien n'est tabou le tout
complété par la visite des baraquements.
De plus certains tours sont
en français. Un must ! Dommage que le tout
soit limité à une heure de visite chrono en
main. |
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Oak Alley
plantation |
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C'est l'une
des plus connues et des plus visitées, grâce
à son admirable allée de chênes
tricentenaires. Ces majestueux vieillards,
d'une envergure d'environ 50m chacun,
étirent leurs grands bras tentaculaires pour
former une voûte ombragées filtrant la
rudesse du soleil.
L’histoire
débute vers 1700, lorsqu’un colon français
décide de construire une petite maison de
pionnier devant laquelle il plante 28 chênes
formant une allée de 400 mètres de long
menant au Mississippi, d’où son nom Oak
Alley - allée de chênes. Les arbres ne
possèdent pas de « spanish moss », une des
propriétaires les fit traiter chimiquement
trouvant que cela faisait vulgaire. Et la
mousse ne revient jamais !
Après s'être
acquitté du droit d'entrée, juste à côté du
parking, on peut gambader librement dans le
parc immense. |
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La propriété
comprend également un restaurant et des
bungalows pour les visiteurs qui souhaitent
passer une nuit sur place.
La visite de
la demeure est effectuée par un guide en
costume d’époque et succès oblige ne comptez
pas trop vous retrouver seul pour admirer
les meubles de style Louis Philippe (début
XIXème). En file indienne, (on est aux
Etats-Unis !), on passe gentiment dans les
différentes pièces richement décorées. Le
guide, à la limite de la schizophrénie,
explique la vie de la plantation avec
beaucoup de détails plus ou moins
intéressants. J'en ai noté un
caractéristique de cette plantation : la
cuisine se trouvait à l’écart de la maison,
pour éviter les risque d'incendie, et pour
que les esclaves ne goûtent pas la
nourriture entre la cuisine et la salle à
manger, on les obligeait à siffler tout le
nom du chemin ainsi surnommé « whistler
walk »
- l’allée des siffleurs.
Puis,
on croise d'autres
guides en robes à crinoline. Tout ça sent
bon la kitcherie... je vais retourner dans
le parc ! |
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Nottoway plantation |
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Nottoway
sera la dernière des grandes maisons de ce
style en Louisiane. Elle fut construite en
1849 par John Hampden Randolph. Dans la
vallée du Mississippi, il fit fortune dans
le sucre, et finira propriétaire de quatre
plantations différentes. La construction de
cette imposante demeure de style renaissance
grecque avec quelques influences italiennes
dura 10 ans.
Surnommée
White Castle - château blanc, Nottoway
comprend 64 pièces, 165 portes et 200
fenêtres. Ouf !
La plupart
des meubles qui avaient disparu furent
reproduits sur le modèle des originaux. La
décoration fut patiemment reconstituée, à
l’image de la grande salle de bal toute
blanche - grand white ballroom - avec
cheminée en marbre et colonnes, utilisée
entre autres pour des mariages ou des
réceptions privées. |
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Lors de ma
visite, la plantation était en travaux suite
à un ouragan qui emporta une partie du toit.
Il semblerait que les proprios en profitent
pour développer le côté bed & breakfast pour
ne pas dire hôtel de luxe... La visite
effectuée ici aussi par une gentille mamie
hors d'âge est passionnante mais ne laisse
aucune place à la vie sur la plantation pour
se concentrer sur l'habitation. En fin
d'après midi, le tour guidé doit cohabiter
avec les check in des clients du B&B... |
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Magnolia Mound
plantation |
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A Baton Rouge, au
bord du Mississippi, dans un grand parc
ombragé, ô surprise, par de magnifiques
magnolias, on trouve une jolie maison de
style créole français.
Construite
en 1791, elle est entièrement en bois et
repose sur des pilotis pour permettre à la
brise du fleuve de circuler et de rafraîchir
la maison en été et de la protéger des
crues.
Contrairement à la plupart des grandes
plantations de la région, l'intérieur de
celle-ci est plus rustique. Si les meubles
et autres objets sont d'époque, ils ne sont
pas originels de la plantation mais
néanmoins ils ont tous été fabriqués en
Louisiane.
De plus, des
plats traditionnels sont parfois préparés en
démonstration dans la vieille cuisine
restaurée. |
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A
l'extérieur, on aperçoit quelques cabanes
d'esclaves, une exposition permanente sur
l'esclavage en Louisiane et la maison du
contremaître.
La visite très instructive et
documentée est effectuée, selon
disponibilité, par une guide française
expatriée au pays de l'oncle Sam pour le
meilleur et pour le pire... |
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Rosedown plantation
state historic site |
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Dans les
environ de Saint-Francisville, cette maison
de style géorgien est considérée comme une
des plus belles demeures de Louisiane. Sa
visite, si elle est effectuée le même jour
comprend pour le ticket d'entrée (de l'un ou
l'autre d'ailleurs) un autre site historique
: Oakley plantation située à quelques
kilomètres.
Elle fut
terminée en 1835 et les ailes latérales
furent ajoutées en 1844. Les premiers
propriétaires, les Turnbull, ont tracé des
allées comme à Versailles et planté en 1832
les premiers camélias et azalées du sud des
États-Unis.
Aujourd'hui,
les jardins de Rosedown, qui s'étendent sur
10 hectares, comptent parmi les 5 jardins
historiques les plus importants du pays.
Au plus fort de
sa production de coton, l'exploitation de
Rosedown utilisait jusqu'à 450 esclaves. |
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Ici aussi,
beaucoup de visiteurs se contentent
d'arriver par la route qui longe le parc et
de prendre la photo de l'allée et des chênes
plusieurs fois centenaires au travers de la
grille qui clôture l'accès à la propriété... |
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Oakley plantation |
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Située elle
aussi dans les environs de Saint-Francisville,
le billet d'entrée donne accès à Rosedown
plantation à condition de faire la visite la
même journée.
Après avoir traversé
une petite forêt où gazouillent des
oiseaux,, on émerge devant un arbre superbe,
recouvert de mousse espagnol et baigné de
lumière, puis on fait face à la plantation
qui est un peu déconcertante au premier
abord. Ici, pas de chichi, la plantation est
sobre, sans arrogance et sans bling bling
ostentatoire. Au milieu d'un parc sauvage,
deux cabines d'esclaves, situé derrière la
maison, donnent un aperçu de la façon dont
les ouvriers vivaient sur la plantation. Un
semblant d’activité a été conservé avec
quelques animaux de la ferme qui gambadent
au milieu des touristes |
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Oakley
Plantation fut construite entre 1808 en 1810
par un riche écossais. C'est une des plus
anciennes plantations de Louisiane.
Construite en cyprès sur 2 étages, sur un
sous-sol surélevé en briques, la maison est
adaptée au climat chaud et humide de la
région. Les galeries sur les deux étages
sont d'influence antillaise et équipées de
jalousies.
Beaucoup
moins luxueuse que certaines autres
plantations, elle est connue car, c'est ici
que le naturaliste John James Aubudon, qui y
séjourna 4 mois en tant que professeur de
dessin d'une des enfants du propriétaire,
peignit 32 planches de ses célèbres Oiseaux
d'Amérique. |
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Greenwood plantation |
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Située en
pleine campagne au Nord de Saint-Francisville,
cette structure massive d'architecture
classique de style Renaissance grecque fut
commencée en 1830 par le descendant de
riches planteurs de Caroline.
Elle
comprenait avant la guerre de Sécession une
sucrerie, une égreneuse de coton, une église
et une centaine de cases en brique pour
loger les 750 esclaves qui travaillaient sur
la plantation. La maison, qui forme un carré
de 30m de côté, est entourée de 28 colonnes
en briques recouvertes de stuc de 12m de
haut. Pendant la guerre de sécession la
maison fut épargnée car elle servit
d'hôpital. Détruite par un incendie en 1960
elle fut reconstruite à l'identique. L'étang
situé près de la maison servait de
baptistère aux esclaves de 1840 à 1965.
Les
propriétaires actuels exploitent toujours
leurs terres. |
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C'est à
Greenwood que fut tourné le film
Bagatelle et la saga Nord et Sud. |
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Frogmore plantation |
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Depuis
Natchez, il faut traverser le Mississippi
River Bridge, et rouler une trentaine de
kilomètres côté Louisiane. La plantation est
indiquée au dernier moment. Ne pas oublier
de vérifier les horaires avant de tenter
l'aventure.
Après une
petite vidéo en français qui retrace
l'histoire de la plantation, la récolte du
coton, la vie des esclaves et l'activité
moderne, rendez-vous sur le site pour suivre
la visite guidée en anglais où poursuivre
librement la découverte du domaine avec un
lexique traduit plutôt bien fait et
pédagogique. Cette grande exploitation de
coton du XIXe siècle fonctionne encore
aujourd'hui et les anciens bâtiments
jouxtent les champs de coton actuels.
La visite
vaut surtout pour les quartiers d'esclaves
dans lesquels l'habitat a été reconstitué :
cuisine, cabane dédiée à la couture et au
lavage et surtout les baraques de vie. |
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De simples
cabanes en bois de cyprès aux murs
recouverts de papier journal et aux fenêtres
sans carreau fermées par des battants. Des
sommiers rudimentaires faits d'un filet de
cordes tendues tenait lieu de matelas.
Également
intéressant pour la maison du contremaître,
les anciens outils d'exploitation,
merveilleuses machines changées en ferraille
rouillée et les nombreuses peintures témoins
d'une époque. |
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